Le patrimoine de Locmélar

A 30 km à l'ouest de Morlaix, à quelques minutes de Landivisiau vers le sud, au coeur du pays «chelgen», le territoire de Locmélar (15,5 km2) réunit les principaux éléments emblématiques de cette petite région du Léon en Bretagne.

• Un «enclos paroissial» des XVIème et XVIIème siècles, modeste par la taille , mais authentique.

• Des paysages de bocage et de landes, en grande partie conservés, dans cet espace rural au nord de la «montagne» d'Arrée.

• Les vallées de l'Elorn et de plusieurs affluents, aux prairies verdoyantes, à l'abri des vents de l'océan.

• Un habitat rural , souvent traditionnel, réparti en de nombreux hameaux, des «villages», reflet d'une richesse agricole et artisanale.

• De nombreux chemins et sentiers, accessibles à la randonnée pour découvrir de multiples aspects d'un patrimoine naturel et humain original.

Un enclos paroissial

Parmi les nombreux enclos du XV au XVIIème siècle en Basse Bretagne, celui de Locmélar est de taille modeste. Il n'en comprend pas moins :

- l'espace sacré de l'église et du cimetière clos par un mur - une entrée qui communique avec l'espace profane du bourg- un calvaire monumental - un ossuaire dont il ne subsite que quelques murs depuis sa démolition dans les années 1920 -1923- l'église qui se distingue par l'importance du porche, du clocher et de la sacristie

Vue d'ensemble de l'enclos paroissial

En arrière de la porte d'entrée de l'enclos matérialisée par deux piliers surmontés d'ornements sculptés, on peut découvrir les éléments constitutifs d'un enclos paroissial: l'église depuis le clocher de 1589 au fond, jusqu'au chevet de 1681 à droite de la photographie ; le calvaire et le porche surmonté d'un lanternon ; la sacristie, particulière par sa toiture en carène de bateau retournée.

Le calvaire

Sculpté dans de la kersantite en 1600, il aurait été réalisé par le maître de Plougastel à l'exception de la piéta et du groupe en bas à droite. Il faut imaginer la polychromie éclatante qui ornait ce beau calvaire des enclos de la vallée de l'Elorn.

Le clocher et le porche

Ce clocher de 33 m est un exemplaire de "type Beaumanoir", du nom d'une famille d'architectes de la région de Morlaix. La tourelle d'angle qui abrite un escalier en est avec les clochetons et la balustrade la caractéristique.

Le porche ouvert au sud est daté de 1664. A l'intérieur, la galerie des Apôtres où la polychromie d'origine subsiste, voisine avec des voûtes gothiques et une architecture de la Renaissance constituée de colonnes et de lanternons.

La sacristie et le chevet

La sacristie est le lieu qui abrite les objets nécessaires au culte.

Le chevet constitué de trois pignons surmontés de lanternons est lui aussi de "type Beaumanoir". Son édification en 1681 marque la fin de la construction de l'église actuelle de Locmélar.

Dédiée à St Mélar qui a donné son nom à la commune, l'intérieur de l'église possède un riche mobilier dont la réalisation est née de la richesse issue de la production et d'un commerce international des toiles de lin.

En glorifiant un saint local, il s'agissait aussi d'affirmer la foi catholique face à la Réforme protestante du XVIème siècle par l'application des décisions du concile de Trente (1545-1563).

Le Retable du maître-autel

Il est organisé autour des scènes du martyre de St Mélar. L'exubérance et l'abondance du décor de végétaux, de fleurs, de fruits est un témoignage de la grande influence de l'art baroque en Bretagne à la fin du XVIIème siècle

Une bannière

Cet ornement symbolique de l'importance que veulent se donner les paroisses par rapport à leurs voisines est porté lors des processions à l'extérieur de l'enclos aux moments des grandes fêtes que sont les pardons. Cette bannière du XVIème siècle est constituée de deux faces de velours de soie, agrémentées de broderies de laine et de fils d'argent. Celle qui est visible représente Saint Pierre entouré d'anges musiciens. Six des Apôtres sont représentés par des broderies sur les festons inférieurs.

Les fonts baptismaux

Jusque là simple chapelle de Sizun, Locmélar est devenu une trève (succursale) de la paroisse de Sizun en décembre 1612. Les nouveaux-nés peuvent y être baptisés. Ce baldaquin qui montre St Michel terrassant le démon, entouré par des statues qui représentent les vertus : la Charité, l'Espérance ..., est un signe de cette indépendance nouvelle par rapport à la paroisse mère.

Une statue

Parmi les nombreuses statues à l'intérieur de l'église, cette Piéta qui représente la Vierge Mère recueillant le corps du Christ mort indique par son sujet, sa facture sinon son origine flamande au cours du XVIème siècle, au moins une forte influence commerciale maritime et artistique sur la Bretagne de cette époque par les pays du nord de l'Europe, comme de ceux de l'Europe du sud.

Un bocage et des landes

Face à la Cornouaille toute proche, bordés par la crête de la "montagne" d'Arrée, les paysages de bocage et de landes sont en partie conservés. Ils sont aujourd'hui les témoins d'une économie agricole basée pour la plus grande part sur une polyculture associée à un élevage porcin, laitier et de volailles.

Les vallées de l'Elorn et de quelques affluents sont le domaine de prairies irriguées verdoyantes où une nature moins humanisée aujourd'hui reprend peu à peu sa liberté. C'est aussi le lieu de nombreux moulins où l'on broyait autrefois à côté des céréales, l'écorce de chêne nécessaire au travail des tanneries, quand ce n'était pas les chiffons ou le lin et le chanvre pour la fabrication du papier. La variété biologique de ces milieux de zones humides a été reconnue par l'inscription de la vallée de l'Elorn et d'une partie des affluents en «Zone Natura 2000».en 2007.

.

Des maisons anciennes du XVII au XIXème siècle sont l'écho d'une économie agricole, artisanale et marchande qui reposait sur la culture du lin, l'élevage de chevaux, le travail du cuir jusqu'à une époque encore plus récente. Le schiste, la «pierre bleue» est souvent associée au granite en particulier comme pour l'église par les lourdes ardoises extraites des carrières de Commana ou Sizun.